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Vamos a Bolivia! Le Blog

25 octobre 2011

Dernier jour et retour

Je viens de m'apercevoir que j'avais oublié de parler de notre avant-dernier jour à La Paz. Nous étions allés en ville pour quelques derniers achats et nous en avons profité pour visiter la cathédrale San Franscico et son musée. Tandis qu'un orage de pluie et de grêle s'abattait sur la ville, (giboulées de septembre) on marchait sur les toits luisants et on visitait le clocher. De l'autre côté de la ville, le soleil réapparaissait déjà. Le soir, on a rendu visite à M., une  amie artiste de Syl. qui fait de jolies peintures colorées pleines de personnages aériens et de la céramique. Encore un fois, plus beau que le musée d'art moderne! Le soir, Jo. nous invitait tous au resto pour cette presque soirée d'adieux. Un taxi nous a emmenés tous les 5 dans un quartier assez chic que je ne connaissais pas encore, tout neuf, avec des immeubles gigantesques, des hôtels de luxe et un "mall", centre commercial calqué sur ceux des Américains. Le cadre du resto était très chic, la nourriture délicieuse, avec un buffet à volonté de soupes, de salades et de desserts. La viande était très bonne et comme je ne pouvais pas me décider pour les desserts, j'ai pris un petit morceau de chaque, à la maracuya, au caramel, au chocolat, mmmm!

J'en reviens à présent à Santa Cruz, le 29 était notre dernier jour. On s'est réveillés dans la chaleur et on est descendus pour commander notre petit déjeuner: grand verre de jus d'ananas, trois toasts, un œuf, 5 grammes de beurre et 5 grammes de confiture. On était loin des déjeuners pantagruéliques d'Esmeralda! Ce n'est pas avec ça qu'on pourra tenir la journée! Dans la cour intérieure de l'hôtel, on ne ressent pas trop encore la chaleur, les chats passent se faire caresser, les bruits de la rue sont assourdis. Que faire de ce dernier jour? On avait prévu de visiter le zoo qui, paraît-il, est plein d'animaux exotiques, mais il se trouve assez loin du centre-ville et à présent c'est la chaleur moite qui m'empêche de montrer un esprit d'entreprise... je n'ai plus trop envie de bouger. On retourne au café où on a dîné la veille et on s'y éternise parce qu'il y fait frais. Puis, on sort sur la place du 24 Septembre en essayant de se poser à l'ombre d'un palmier pour regarder les pigeons et les passants. Oui, je sais, c'est pas fantastique comme dernière journée, mais en fait, je n'ai plus qu'une envie c'est partir, mes piles sont vides, mon enthousiasme des débuts à Cochabamba en a pris un sérieux coup.

Comme le musée d'art moderne se trouve sur notre chemin, nous décidons de le visiter. Surprise, il est gratuit, même pour les Gringos et possède quelques sculptures et toiles pas mal du tout. Les employés sont aimables, le jardin est beau, orné de sculptures et de manguiers portant des fruits malheureusement encore verts. On a aussi visité le Centre Culturel Franco-Allemand, Goethe Institut et Alliance Française se partageant un splendide bâtiment blanc en plein centre, d'architecture moderne. On y passe des films en allemand (le ruban blanc) et on rappelle aux ressortissants français qu'il faut s'inscrire sur les listes électorales si on veut voter aux présidentielles.

Sur le chemin de l'hôtel, on s'arrête dans un petit café pour boire un coca. Une jeune fille nous sert sans quitter des yeux la télé au coin de la pièce, qui montre une télé-novella terriblement nulle, entrecoupée de pub toutes les dix minutes. Les acteurs sont mauvais, ils hurlent et gesticulent sans cesse en faisant de gros yeux ronds pour bien montrer leurs émotions. Mais elle a l'air d'adorer ça, la petite. Après, petite pause piscine pour échapper à cette chaleur qui m'éclate la tête. Jo dit que ça va, c'est pas si grave, mais moi franchement ça m'épuise. Le sor, on retraverse la ville en longeant une joie rue commerçante qui donne vraiment une impression de relative richesse. On trouve une pizzeria avec la clim et de très bonnes pizzas. Ah, la clim! En fait, c'est en sortant qu'on a l'impression qu'ils ont mis le chauffage à fond dehors. Même la nuit n'a pas fait baisser la température. Le patron de l'hôtel nous demande comment on va, combien de temps on reste, qu'est-ce qu'on a déjà vu. (Un patron autochtone qui cause, c'est nouveau aussi, ça!) On lui dit que de la région, on n'a pas vu grand chose et que demain on s'en va. Ah dit-il, il aurait fallu aller dans les montagnes, Samaipata, le Parc national Amboro, à peine à 30 kilomètres, dès que ça monte, ça redevient supportable, mais aujourd'hui ici c'était l'enfer, n'est-ce pas, plus de 40 degrés! Ah bon, alors je ne suis pas complètement folle il fait vraiment TRÈS chaud! Deuxième nuit sous les pales du ventilateur enroulée dans ma serviette humide, du coup, je serai enrhumée en rentrant en Europe.

Le jour du départ.. deuxième mini-petit-déjeuner dans le jardin avec les chats. On a fait appeler un taxi pour onze heures trente qui arrive aussi pile à l'heure, on retraverse cette ville interminable pour rejoindre Viru-Viru. On a encore beaucoup de temps, mais cette fois, on se méfie, l'enregistrement se passe bien, la taxe d'aéroport est de 25 dollars ce qui fait un peu cher pour un Bolivien moyen, je trouve. En tout, il y aura quatre contrôles: le normal, quand on retire sa ceinture, ses lacets etc. pour passer sous le portique qui fait (ou ne fait pas) bip-bip. Ensuite, contrôle des bagages à main par des humains, où on vide tout son sac sur une table; puis fouille au corps pour laquelle, par décence, ils font entrer les femmes dans une petite cabine et quand on croyait en avoir fini, qu'on approchait enfin de l'avion dans la passerelle: "Halte! Posez tous les bagages à terre!" et de nouveau, nous sommes contrôlés par un chien qui renifle consciencieusement pour savoir si on emmène de la coke en Europe. 

On est encore une fois coincés au milieu de la rangée, mais au moins on est l'un à côté de l'autre... après le repas infect, je reprends une petite pilule magique mais j'ai du mal à m'assoupir et je me réveille tout le temps. Il est 6 ou 7 heures à Madrid et on s'accorde un vrai petit déjeuner, car on a eu juste droit à un biscuit dans l'avion. Gros sandwich au jambon cru, un vrai café, du yaourt... puis on s'achète un journal car le prochain vol est à 13h30, il va falloir tenir la matinée. Je viens de me rendre compte que je ne trouve plus mes Euros. Je les avais cachés avec mes dollars dans la doublure de mon sac à dos, mais visiblement, j'ai oublié de les retirer. Heureusement, Jo a encore du cash. Finalement, l'avion décolle, il fait un temps splendide sur toute l'Espagne et toute la France, on voit les montagnes, les rivières, la mer et Paris...

Arrivée. Attente des bagages. Le sac de Jo., notre sac commun arrivent. Mais pas le mien. Dans ces circonstances on a toujours l'impression que le ciel s'acharne sur nous. Tout le monde repart tout content avec sa petite valise et pas moi! Je vais faire une déclaration de perte. Pour l'employé, c'est la routine. Depuis, tous les gens me disent: Ah oui, ça m'est déjà arrivé. Mais quand même, qu'est-ce qu'on se sent bête à arriver sans bagages... petit à petit, je me remémore tout ce qu'il y avait dans ce sac, les petits cadeaux, les médicaments, la trousse de toilette, les fringues... Heureusement que j'ai une sœur qui me prêtera des t-shirts, des chaussettes, des culottes et autres objets de première nécessité.

Voilà. On reprend contact avec la vie européenne, on est encore un peu sonnés par les dernières 24 heures. On raconte et on se rappelle. Et après deux jours, on part vers notre maquis des Cévennes pour se remettre un peu de nos vacances...

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18 octobre 2011

Tipnis et Santa-Cruz

Le mardi 27, nous avons donc refait nos bagages. Le soir, dernier repas ensemble avec Syl. et sa famille. J'ai fait des crêpes qui ont été faciles à cuire. Je me méfie, depuis ces gâteaux qui refusent de cuire à 3500m.! Après le repas, E. a dit: " Au fait demain, je ne peux pas aller à l'école, il y a grève des transports."  Ah bon , mais alors nous ne pouvons pas non plus nous rendre à l'aéroport? Quand les Trufis ne marchent pas, les taxis qui circulent se font bombarder de jets de pierres pour manque de solidarité. Syl. a téléphoné à la compagnie de taxis pour demander jusqu'à quelle heure ils circulaient: 5h 30. Alors on a réservé un taxi pour 5h 30 bien que l'avion ne soit qu'à 8h45... Ça nous a fait une bien petite nuit.... le taxi était pile à l'heure, on s'est dit au revoir (sûr qu'on va se revoir!) et nous avons une dernière fois traversé La Paz dans la nuit scintillante de mille lumières et pour une fois pas encombrée de circulation.

Le jour pointait et on avait une vue magnifique sur l'Illimani tout brillant dans la clarté du matin. On avait beaucoup de temps à l'aéroport et pourtant ça a quasiment tourné à la panique. Enregistrement à 7h 30. On se dit qu'on a encore le temps de finir tranquillement notre Coca-Cola, et la prochaine fois qu'on regarde le tableau d'affichage, l'embarquement est "closed". On court, on passe les contrôles, dans l'affolement, Jo. ne sait plus où il a mis les cartes d'embarquement. On finit par les retrouver. La porte 6 est déjà close, on fonce sur la 7 et on court sur le tarmac. Deux employés nous font signe :par ici! Ils nous font entrer dans un hangar. Ils ont ouvert notre sac commun qui contient les cadeaux et le matériel artistique de Jo. Ils pensent que dans les poudres de couleur, il y a... de la cocaine, peut-être? Un mec en profite pour confisquer le réchaud à essence que Jo. avait emmené, vide, évidemment. Au départ, il avait demandé si c'était possible et il n'y avait eu aucun problème. Alors il se met dans une colère noire, c'est mon réchaud, j'en ai besoin, vous ne pouvez pas me le prendre. Moi, je panique parce que l'avion va partir. Finalement, on abandonne car on sait qu'on n'aura pas raison. On court vers l'escalier qui monte vers l'avion, nous sommes les derniers et l'avion décolle... avec un quart d'heure d'avance... cela ne m'était encore jamais arrivé.

Au début, on survole de magnifiques sommets enneigés, puis le bassin de l'Amazone, tout plat et vert sombre avec les méandres infinis de grandes rivières qui serpentent. Arrivés à l'aéroport de Santa-Cruz, Jo. ne se tient pas pour battu et se rend au bureau d'Aerosur pour formuler ses réclamations. Malheureusement, le personnel d'Aerosur a des connaissances très limitées de l'anglais. Quand Jo. réclame: they stole my cooker, I want my cooker back, l'employé, perplexe comprend: They stole my coca, I want my coca back! et demande "des feuilles de coca?". Quand le malentendu est dissipé tout le monde rigole, sauf Jo. qui tenait vraiment à son cooker, mais on sait bien à présent qu'on ne le reverra plus.

Syl. nous a réservé une chambre à l'hôtel Maria Magdalena, nous prenons donc un taxi de Viru-Viru vers la ville. Il fait très chaud et une brume assez épaisse voile le soleil, un choc après le matin frisquet de La Paz. La ville semble plus riche que Cochabamba ou la Paz, plus d'industrie, plus de commerces. Des palmiers partout, et de la chaleur comme une chappe de plomb. La réception de l'hôtel est un bâtiment sombre et bas où tournent les pales d'un ventilateur. Après un petit jardin et une piscine sur la gauche, les chambres sont au fond de la cour. La nôtre est sombre et grillagée contre les moustiques, au plafond il y a aussi un ventilateur. Au début, ça fait du bien d'avoir enfin chaud, de se débarrasser des t-shirts à manches longues et des lourdes chaussures. Mais très rapidement, on n'a plus guère envie que de rester sous la douche ou dans la piscine. Deux chats magnifiques, un blanc et un tigré se roulent dans la poussière et observent les baigneurs dans la piscine.

Plus tard, nous sortons pour trouver le centre-ville. Il y a une place du 24 septembre qui rappelle celle du 14 septembre à Cochabamba, mêmes palmiers, mêmes bancs, mêmes flaneurs, mêmes discussions, même église sur un des côtés de la place. Un vent très chaud souffle avec violence, on se croirait dans un sèche-linge. En même temps que nous, arrive une manif: contre la construction de la route à travers le Tipnis... ce thème nous aura accompagné tout au long de ces deux mois. Apparemment , il y a eu des violences ce jour même entre la police et les manifestants, avec plusieurs blessés. On peine à comprendre pourquoi le gouvernement se montre si violent avec les Indigènes, on murmure qu'il n'y a pas de solidarité entre Indigènes des hauts plateaux et Indigènes de l'Amazonie. Devant l'église, des tentes sont installées où sont allongés des grévistes de la faim et où des gens les soutiennent et collectent de la nourriture pour ceux qui participent à la marche vers La Paz.

Une série d'affiches très bien faites proteste contre la construction de la route, les gens discutent avec animation, la télé, la radio sont présentes et relatent les événements. Sur la place, un poteau en bois sur lequel est gravé: "pour un gouvernement indépendant". Les drapeaux ont ici une couleur différente, verts et blancs. Ici, pas de doute, les gens ne sont pas enthousiasmés par le gouvernement d'Evo (pas de "Evo te quiero"!) et la lutte contre la construction de la route est sans doute une bonne manière de contester l'autorité gouvernementale. Il y a un ou deux ans, le département de Santa-Cruz avait tenté sans succès d'obtenir son autonomie. Nous sommes là pour trop peu de temps pour vraiment comprende la situation, mais on sent tout de suite qu'on a quitté les hauts plateaux et le soutien inconditionnel à Evo.

Nous trouvons un joli petit café au coin de la place, un peu la même situation que le café Paris à Cocha. et ô merveille, il y a la clim, moi qui en général déteste ça, je suis vraiment contente de sortir du four pour rentrer dans le frigidaire. On a mangé une truite, pas aussi bonne qu'à Copacabana, et sans l'accompagnement copieux frites et riz.Ici, juste trois feuilles de salades et trois petites pommes de terre. Cette ville ne ressemble pas à une ville de plus d'un million d'habitants. Ses petites rues toutes bordées d'arcades abritant du soleil ou de la pluie font provinciales. Il n'y a pas de feux rouges à la plupart des carrefours et c'est d'autant plus étonnant de voir comment se croisent les voitures sans qu'il y ait de tôle froissée. Un soleil rouge s'incline dans la brume à l'horizon, j'imagine la savane à l'heure où les lions vont boire...

A l'hôtel, je dors sous les pales tournantes du ventilateur, une serviette mouillée collée sur le corps, rêvant à "Casablanca" et au "Salaire de la peur". Je n'avais jamais trop compris pourquoi c'était dur de survivre sous les tropiques, pensant toujours que le chaud et l'humide, c'est ce qu'il y a de mieux. Maintenant, j'ai compris à quel point cela peut  être épuisant...

La prochaine fois: le retour!

13 octobre 2011

Copacabana, le lac Titicaca

Le jeudi 22, nos avons pris un minivan, près du Cementerio,(le cimetière) pour Copacabana, dont le chauffeur était un vrai kamikaze. Pourtant, la route était moins dangereuse que pour aller à Coroico (la fameuse route de la mort). Il faut d'abord remonter jusqu'à El Alto la ville au million d'habitants qui semble ne jamais vouloir arrêter de grandir, on y traverse un marché gigantesque et le chauffeur tente de récupérer encore quelques passagers, car à cette époque il n'y a plus beaucoup de touristes pour Copacabana. Sur la droite, on voit la Cordilière Real, aux sommets enneigés, mais on ne s'en approche pas, puis très vite on arrive au bord de la partie sud du lac dont les rives ont l'air très fertiles et très cultivées. Cochons, poulets, vaches maigres, moutons, parsemés autours des petites fermes souvent construites de briques ou d'adobe. A un moment, il faut traverser le lac. On descend du bus pour prendre un petit bateau à moteur, tandis que les bus sont embarqués sur des sortes de barges qui les transportent de l'autre côté. Les barges ont l'air bien bringuebalantes, peut-être est-ce la raison pour laquelle on sépare contenu et contenant, il y a peut-être déjà eu un accident? Je n'aurais pas trop envie de nager dans le Titicaca, tout éblouissant qu'il soit... Arrivés de l'autre côté, on cherche son bus et on regagne sa place. Après la traversée, le pays se couvre de collines, on aperçoit le lac, tantôt à droite, tantôt à gauche et on arrive en surplombant Copacabana et sa jolie baie ensoleillée. Sur la place principale, une immense cathédrale et sa cour d'entrée. C'est là qu'on vient faire bénir son camion ou sa voiture et qu'on repart ensuite complètement saoul, puisqu'il n'y a plus de danger...

On cherche le nom de quelques hôtels qu'on a repérés sur le guide. La rue descend vers le lac, bordée de boutiques d'artisanat, de fabricants hippies de bijoux, de restaurants, de bars et d'hôtels. C'est l'endroit le plus touristique que j'aie vu jusqu'à présent. On trouve un hôtel pas cher où on dépose nos bagages, avec vue sur la mer, deux lits, une télé, un bano (toilettes) qui pue et une douche froide (mais ça, on ne le sait pas encore!). Avec la clé, on te remet, un mini-savon, une télécommande et un rouleau de papier hygiénique. Visiblement, c'est le kit de survie en Bolivie et la télécommande ne doit surtout pas manquer!

On va se promener sur la plage. Ce Copacabana là existait avant son homologue brésilien qui a été nommé ainsi en honneur de ce petit village. On voit de petits bateaux de pêche, d'autres qui ressemblent à des drakkars, et des sortes d'habitation permanentes amarrées sur l'eau. Le lac s'étend à perte d'horizon, il fait des vagues, on pourrait se croire à la mer, et de l'autre côté, c'est le Pérou! On aperçoit aussi une rive de l'Isla del Sol, l'ile du soleil et d'autres iles encore plus loin, comme des mirages, semblant flotter au dessus de l'eau bleue.

On a marché beaucoup, au début c'est très sale, plus on s'éloigne du village, moins c'est sale. On a rencontré des vaches qui mangeaient des algues, une petite bergère et son frère qui gardait ses moutons et jouait avec les agneaux, les prenant sur ses genoux pour leur chatouiller le ventre, un pêcheur qu'on a aidé à remonter sa barque. Quelques hippies se promènent et d'autres campent au bord du lac. (Avec les températures nocturnes, ça ne doit pas être de la tarte!). Puis on s'est arrêté un peu au bord et on a regardé l'eau bleue, de l'autre côté des paysannes bêchaient un champ en se donnant beaucoup de mal. On se disait: on est au bord du lac Titicaca! C'est incroyable, on a entendu ce nom tant de fois et maintenant on est là! Il n'y a pas d'autres endroits  je crois où j'avais  autant l'impression de me trouver dans un lieu mythique.

En revenant, on s'est arrêtés dans une de ces petites barraques en tôles qui garnissent le bord de la plage et qui vendent toutes de la Trucha (truite du lac) à toutes les sauces, avec des frites et du riz. Délicieuses! Je n'avais pas mangé de poisson depuis le restaurant avec Pablo à Cochabamba.Coucher de soleil sur le lac, avec toutes les jolies couleurs que ça suppose, et peu après sept heures, la nuit tombe et on rentre à l'hôtel. Il y avait des éclairs qui rendaient le ciel tout rose au dessus du lac, puis quelques coups de tonnerre et une pluie qui a duré une bonne partie de la nuit.

Le lendemain matin, je ne me sentais pas trop bien. C'est toujours le matin que l'altitude me joue des tours. On a d'abord visité l'immense cathédrale et derrière elle, une sorte de long tunnel obscur où les gens viennent offrir des cierges à la vierge et la prier d'exaucer leurs souhaits. Une ambiance très particulière, il fait noir, à part la lumière des bougies, des gens de tous âges entrent et sortent, portant parfois une poupée représentant la vierge; ils allument des bougies et avec la cire qui coule, ils forment des objets ou des mots qu'ils collent sur les murs et qui représentent leurs souhaits. D. l'ami artiste de Syl. nous avait parlé de ce lieu dont il s'est inspiré pour une de ses œuvres. C'est une coutume répandue en Bolivie d'amener à la vierge un objet miniature représentant ce que l'on souhaite obtenir. T. en a fait l'expérience avec une moto, il a vraiment obtenu sa moto, de la même couleur que le jouet qu'il avait amené! En tout cas, c'est un endroit tout à fait spécial ayant une émanation spirituelle très forte.

Ensuite, on voulait monter vers la Horca del Inca (la porte de l'Inca), située sur une petite montagne qui culmine à 4000 mètres à environ un kilomètre de la ville. J'ai mis plus d'une heure pour faire ce kilomètre, parce que l'altitude me coupait littéralement le souffle. On est récompensé à chaque pas par une nouvelle vue magnifique sur le lac et les îles et on arrive dans un chaos de rocs et de pierres se dressant en tous sens et formant un paysage bizarre et irréel. La porte de l'Inca, deux grands rochers dressés sur lesquels on a posé une pierre horizontale, un grand dolmen, est supposé être un point d'observation météorologique où le soleil passe aux jours de solstice, permettant de déterminer la date où l'on peut commencer à planter les cultures. Impression ici aussi d'un lieu spécial, spirituel, d'un endroit qui a une influence sur ses visiteurs pour peu qu'ils se taisent et écoutent un peu. Je ne veux pas dire un lieu sacré, mais il y a des lieux, un peu partout sur la terre dans lesquels je sens que la communication avec l'univers entier est ouverte (Mystique athée!), et ce lieu appartient à cette catégorie, comme, d'une certaine manière, la caverne aux bougies. Ce n'est certainement pas par hasard que l'église a choisi cet emplacement. Les Incas l'avaient déjà choisi avant parce qu'il en émane quelque chose de très fort.

Vers midi, le temps s'est gâté, le soleil a disparu, et il faisait bien frisquet. En se promenant dans le village, on a découvert les hôtels Cupula et Las Olas qui appartiennent tous deux au même propriétaire qui vient de Bochum. il a construit lui-même des bâtiments individuels, une cabane ronde avec un toit de paille, une autre toute jaune en forme d'ogive et il est en train d'en construire une avec deux tourelles rondes, un toit en béton qui rapelle un peu un morceau du palais du facteur Cheval. Le toit se trouve dans un jardin en terrasse, plein de fleurs, de hamacs et d'oiseaux. Il faut réserver à l'avance paraît-il si l'on veut avoir accès à ce petit paradis. M.,le propriétaire était occupé à  terminer le toit des tourelles en béton. Il est venu à notre rencontre et nous avons exprimé notre admiration pour sa création. Nous avons bavardé un bon moment, il a été charpentier et sculpteur avant de devenir propriétaire d'hôtel et créateur de petites maisons individuelles. Plus tard, Syl. nous a dit qu'elle le connaissait, car il était arrivé en Bolivie à peu près en même temps qu'elle, tout comme elle connaissait aussi le propriétaire allemand d'Esméralda. La Bolivie est un petit pays et les étrangers y font vite connaissance.

Le soir nous avons remangé une truite dans un autre restaurant, toujours avec vue sur un coucher de soleil un peu brouillé par les nuages sur la mer. En rentrant à l'hôtel, j'ai brisé la clé dans la serrure, elle s'est cassée en deux sans que j'aie forcé. Heureusement, le propriétaire a réussi à retirer le morceau manquant à l'aide d'une aiguille, mais il n'avait pas l'air content. Il a plu fort toute la nuit et le matin aussi, si bien qu'on n'a pas eu trop de regrets à quitter cet endroit pourtant magnifique. Le paysage était différent au retour, à cause des nuages, de la brume, de la pluie et même de la neige. Par moments, cela faisait penser à l'Irlande ou l'Ecosse, entre brumes et lumières incroyablement intenses. J'ai essayé de photographier un lama, mais le bus était trop rapide. On n'aura pas de photos de lama!

A El Alto, il pleuvait à seaux, on ne voyait plus que la boue, les flaques, les gens enroulés dans des feuilles de plastique bleu, de même que toutes les petites boutiques des Cholitas. Puis en descendant vers La Paz, plus de pluie, tout était sec et même ensoleillé. En refaisant cette arrivée par le haut plateau, je me suis dit que La Paz, c'était un peu comme si on avait construit une ville dans le grand canyon, depuis les rives du Colorado et en débordant au dessus des bords du canyon. C'est vraiment un spectacle incroyable.

Apparemment je fais mon "soroche", le mal des montagnes à l'envers car c'est en rentrant de Copacabana que j'ai commencé à me sentir vraiment mal, nausées, maux de têtes, envie de rien, etc., ce qui ne facilitait pas les préparatifs de départ...

Il me reste encore à parler de ce départ, de l'avion que nous avons failli rater, et de Santa Cruz. Ce sera pour une prochaine fois!

13 octobre 2011

La Paz, encore

Bonjour!

Il s'agit à présent de flash-back ou retour en arrière pour rester français. J'ai pas mal à rattraper, puisque le dernier message date du 20 septembre. J'avais commencé à écrire sur Copacabana, puis par un miracle de la technique, mon message s'est soudainement effacé tout seul et j'étais tellement fatiguée que je n'ai pas eu le courage de le chercher ou de recommencer...

Souvenirs... le dimanche 18, un orage grondait au dessus des montagnes et le ciel s'assombrissait. Depuis une semaine on avait vu pas mal de pluie, le printemps s'annonçait bien mouillé. L'après-midi, un ami allemand de Syl. est venu qui installe ici des panneaux solaires. Pour l'instant, on n'en voit pas beaucoup, pourtant avec tant de soleil la plupart du temps, ce serait une bonne investition, mais évidemment très chère au départ. Après Fukushima, le gouvernement a renoncé à un projet de centrale nucléaire, mais on ne sait pas pour combien de temps.

Lundi 19, nous sommes allés en ville du côté de San Pedro, là où il y a la fameuse prison où il faut payer pour y séjourner.. Un quartier très vivant où tout le monde vend de tout partout, tout au long des rues aux pentes si abruptes. Mardi on a fait des gâteaux et on les a mangés pour l'anniversaire d'E. et on a fait une petite promenade dans le quartier. C'est un quartier assez joli, mais pour nous Européens, c'est toujours un peu angoissant de voir à quel point les gens sont barricadés chez eux, entourés de barbelés, de tessons de bouteille et de chiens qui aboient. J'en comprends bien la nécessité, après ce que m'a raconté Syl. sur les descentes des voyous dans ces quartiers, mais ça n'en reste pas moins oppressant.

Mercredi, retour en ville pour voir le musée des instruments de musique boliviens. Le musée lui-même est très beau, tout comme les autres musées, souvent construits autour d'un patio, un étage avec des balustrades tout autour, et des petites pièces avec des instruments de toutes sortes, des époques anciennes jusqu'au temps présent, des flûtes taillées dans des os, des ocarinas, des instruments à cordes, des charangos, des instruments-jouets pour enfants. T. a construit un de ces instruments, nous a-t-il dit après coup, mais je n'ai pas vu lequel. En fait, la chambre où l'on dort est aussi remplie d'instruments accrochés aux murs, c'est presque comme dormir dans un musée!

Dans la cour du musée, deux oiseaux verts, loritos, dont l'un porte le nom glorieux de Juan Sebastien Bach...

Jo. a acheté un CD. Pour mon goût, cette musique est un peu trop gentille, adoucie. il me semble que la "vraie" musique andine n'est pas sirupeuse comme ça, celle que joue T. par exemple est beaucoup plus exigeante à l'écoute.

A côté du musée, une galerie montrait des œuvres dun peintre dénommé Mamani Mamani. Explosion de couleurs criardes et inspiration indigène. Mais les couleurs qui chez les Indigènes sont magnifiques, sont un peu trop exagérées sur les toiles. Je continue à préférer Raul Lara et les copains/copines artistes de Syl.

La prochaine fois :Copacabana!

20 septembre 2011

Coroico et La Paz

Suite du séjour à Coroico: le jeudi 15, on a fait une petite balade jusqu'au Calvario, une montée un peu rude et après, un chemin tout plat, juste à flanc de montagne jusqu'à une cascade qui apporte de l'eau au prochain village. Un chien nous a accompagnés tout au long du chemin, est revenu avec nous jusqu'à l'hôtel, tout gentil et tout content de se promener avec nous. Quand on allait pas assez vite il plongeait dans les ravins, sur la trace de je ne sais quel gibier, puis il revenait nous attendre sur le chemin. L'après-midi, le ciel était voilé, on est resté au bord de la piscine en espèrant un rayon de soleil qui n'est pas venu. Mais que ce calme fait du bien!

Le jeudi soir, on a fait la connaissance de M., de langue allemande, mais vivant depuis très longtemps en Afrique du Sud. De nouveau contents de rencontrer quelqu'un de notre âge! Il revenait de Rurrenabaque, le village de la jungle bolivienne où tout le monde va. C'était bien parce que par récit interposé, on a un peu senti l'atmosphère de la jungle où on n'ira pas. - comme jungle, les Yungas me suffisent- M. se balade avec son appareil-photo et sa caméra-vidéo et fait plein de films. Il nous en a montré quelques-uns et raconté l'histoire d'un ami qu'il a là-bas. Un Américain appartenant à la secte des Amish people qui a quitté l'Amérique à cause des OGM. Il vit seul dans la jungle avec sa femme et ses 13 enfants. Les Amish people, on en avait déjà rencontré près de Washington: ils refusent le progrès, la société, l'électricité, s'habillent comme au 19ème siècle et ne vivent qu'avec la bible. Comme l'Amérique est devenue trop moderne pour lui, il est donc parti dans la jungle. Dans le sud de la Bolivie, il y a aussi parait-il toute une communauté de Memmonites qui vivent à peu près selon les mêmes règles.

M. a fait un film sur deux de ses filles qui composent des chansons et les chantent en s'accompagnant à la guitare. C'était beau comme du Joan Baez, même si c'était des chants religieux. Elles ne savent pas qu'elles ont été enregistrées, elles ne veulent ni public ni reconnaissance. Elles chantent juste pour elles-mêmes et leur famille au beau milieu de la jungle. Toute la famille vit de pêche, de chasse, d'élevage et de jardinage et n'a aucun contact avec l'extérieur. Je me demande jusqu'à quel point les enfants continueront de supporter ça. M. a fait aussi une excursion en bateau sur le fleuve, s'est fait piquer par plein de tiques, de moustiques, s'est lavé dans l'eau du fleuve, a rencontré des raies venimeuses... oh la la, moi je préfère entendre raconter tout ça, plutôt que de le vivre!

Le vendredi on a fait le tour du village avec M. Les mecs ont photographié des insectes et des papillons splendides, puis de nouveau station piscine, natation et soleil. Le soir, il y avait une fête à Coroico. Du haut de notre hôtel, on entendait les tambours, boum, boum, boum, et les trompettes jouant toujours la même mélodoe qui sonnent un peu faux à nos oreilles mais pas aux leurs. Ils défilent dans le village, puis vont dans le village suivant, boivent de la bière, mâchent de la coca et font de la musique, boum, boum, boum jusque tard dans la nuit. Nous on s'est couchés tôt parce qu'on voulait partir le samedi matin - vendredi il y avait des grèves dans les transports, parait-il-  M. a pris le même bus que nous. Le matin, il y avait des vagues de brouillard qui prenaient d'assaut Coroico qui disparaissait puis réapparaissait. Le minivan a mis à peine deux heures pour rentrer, alors qu'on avait mis 3 heures et demie pour arriver. On s'est arrêté en ville  sur la Place San Franscisco, on a bu un café, acheté à manger puis repris un trufi pour rentrer chez Syl. Il pleuvait et ventait. On aurait dit l'automne, mais c'est le printemps!

Lundi 19 on a pris le trufi 344 qui devait aller jusqu'au Cementario, le cimetière, où se trouve les marchés où on peu acheter des chapeaux et des tissus. Mais à ma demande, le chauffeur a dit ah non je vais pas jusque là, il y a des marchas, des manifs, je ne peux pas y aller, changez pour le trufi 25 de octubre. On a obéi, mais après, on ne savait pas trop où on était et où il fallait descendre. Un monsieur derrière nous a commencé à nous conseiller, à nous expliquer, à nous montrer toutes les églises et les monuments, en particulier le héros de la guerre contre le Chili où les Boliviens ont perdu leur accès à la mer. Les autres passagers donnaient aussi leur avis où il était le plus judicieux de descendre. C'était très drôle. Le monsieur est descendu avec nous et nous a montré la rue qui montait vers le Cementerio. Je ne fais que de tous petits pas et je m'arrête toutes les trois minutes, tellement c'est dur de monter. Après, on a trouvé un beau chapeau Borsalino pour Jo. des tissus et de la stévia, tout ce qu'on cherchait dans ce grand marché qui s'étend sur des blocs et des blocs et qui est en pente raide partout et tout le temps.

Aujourd'hui on fête l'anniversaire d'E. qui a treize ans, j'ai fait deux gâteaux, un au chocolat et une tarte aux pommes qui comme à Cochabamba fait bien des difficultés pour cuire. Jeudi on veut aller à Copacabana, au bord du lac Titicaca et peut-être sur la Isla del Sol. Ce sera notre dernière expédition, le 28, s'il n'y a pas de bloqueos on prend l'avion pour Santa Cruz, donc la fin du séjour approche, mais la visite du lac devrait encore être quelque chose de spectaculaire...

Hasta luego!

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20 septembre 2011

Coroico et La Paz

Suite du séjour à Coroico: le jeudi 15, on a fait une petite balade jusqu'au Calvario, une montée un peu rude et après, un chemin tout plat, juste à flanc de montagne jusqu'à une cascade qui apporte de l'eau au prochain village. Un chien nous a accompagnés tout au long du chemin, est revenu avec nous jusqu'à l'hôtel, tout gentil et tout content de se promener avec nous. Quand on allait pas assez vite il plongeait dans les ravins, sur la trace de je ne sais quel gibier, puis il revenait nous attendre sur le chemin. L'après-midi, le ciel était voilé, on est resté au bord de la piscine en espèrant un rayon de soleil qui n'est pas venu. Mais que ce calme fait du bien!

Le jeudi soir, on a fait la connaissance de M., de langue allemande, mais vivant depuis très longtemps en Afrique du Sud. De nouveau contents de rencontrer quelqu'un de notre âge! Il revenait de Rurrenabaque, le village de la jungle bolivienne où tout le monde va. C'était bien parce que par récit interposé, on a un peu senti l'atmosphère de la jungle où on n'ira pas. - comme jungle, les Yungas me suffisent- M. se balade avec son appareil-photo et sa caméra-vidéo et fait plein de films. Il nous en a montré quelques-uns et raconté l'histoire d'un ami qu'il a là-bas. Un Américain appartenant à la secte des Amish people qui a quitté l'Amérique à cause des OGM. Il vit seul dans la jungle avec sa femme et ses 13 enfants. Les Amish people, on en avait déjà rencontré près de Washington: ils refusent le progrès, la société, l'électricité, s'habillent comme au 19ème siècle et ne vivent qu'avec la bible. Comme l'Amérique est devenue trop moderne pour lui, il est donc parti dans la jungle. Dans le sud de la Bolivie, il y a aussi parait-il toute une communauté de Memmonites qui vivent à peu près selon les mêmes règles.

M. a fait un film sur deux de ses filles qui composent des chansons et les chantent en s'accompagnant à la guitare. C'était beau comme du Joan Baez, même si c'était des chants religieux. Elles ne savent pas qu'elles ont été enregistrées, elles ne veulent ni public ni reconnaissance. Elles chantent juste pour elles-mêmes et leur famille au beau milieu de la jungle. Toute la famille vit de pêche, de chasse, d'élevage et de jardinage et n'a aucun contact avec l'extérieur. Je me demande jusqu'à quel point les enfants continueront de supporter ça. M. a fait aussi une excursion en bateau sur le fleuve, s'est fait piquer par plein de tiques, de moustiques, s'est lavé dans l'eau du fleuve, a rencontré des raies venimeuses... oh la la, moi je préfère entendre raconter tout ça, plutôt que de le vivre!

Le vendredi on a fait le tour du village avec M. Les mecs ont photographié des insectes et des papillons splendides, puis de nouveau station piscine, natation et soleil. Le soir, il y avait une fête à Coroico. Du haut de notre hôtel, on entendait les tambours, boum, boum, boum, et les trompettes jouant toujours la même mélodoe qui sonnent un peu faux à nos oreilles mais pas aux leurs. Ils défilent dans le village, puis vont dans le village suivant, boivent de la bière, mâchent de la coca et font de la musique, boum, boum, boum jusque tard dans la nuit. Nous on s'est couchés tôt parce qu'on voulait partir le samedi matin - vendredi il y avait des grèves dans les transports, parait-il-  M. a pris le même bus que nous. Le matin, il y avait des vagues de brouillard qui prenaient d'assaut Coroico qui disparaissait puis réapparaissait. Le minivan a mis à peine deux heures pour rentrer, alors qu'on avait mis 3 heures et demie pour arriver. On s'est arrêté en ville  sur la Place San Franscisco, on a bu un café, acheté à manger puis repris un trufi pour rentrer chez Syl. Il pleuvait et ventait. On aurait dit l'automne, mais c'est le printemps!

Lundi 19 on a pris le trufi 344 qui devait aller jusqu'au Cementario, le cimetière, où se trouve les marchés où on peu acheter des chapeaux et des tissus. Mais à ma demande, le chauffeur a dit ah non je vais pas jusque là, il y a des marchas, des manifs, je ne peux pas y aller, changez pour le trufi 25 de octubre. On a obéi, mais après, on ne savait pas trop où on était et où il fallait descendre. Un monsieur derrière nous a commencé à nous conseiller, à nous expliquer, à nous montrer toutes les églises et les monuments, en particulier le héros de la guerre contre le Chili où les Boliviens ont perdu leur accès à la mer. Les autres passagers donnaient aussi leur avis où il était le plus judicieux de descendre. C'était très drôle. Le monsieur est descendu avec nous et nous a montré la rue qui montait vers le Cementerio. Je ne fais que de tous petits pas et je m'arrête toutes les trois minutes, tellement c'est dur de monter. Après, on a trouvé un beau chapeau Borsalino pour Jo. des tissus et de la stévia, tout ce qu'on cherchait dans ce grand marché qui s'étend sur des blocs et des blocs et qui est en pente raide partout et tout le temps.

Aujourd'hui on fête l'anniversaire d'E. qui a treize ans, j'ai fait deux gâteaux, un au chocolat et une tarte aux pommes qui comme à Cochabamba fait bien des difficultés pour cuire. Jeudi on veut aller à Copacabana, au bord du lac Titicaca et peut-être sur la Isla del Sol. Ce sera notre dernière expédition, le 28, s'il n'y a pas de bloqueos on prend l'avion pour Santa Cruz, donc la fin du séjour approche, mais la visite du lac devrait encore être quelque chose de spectaculaire...

Hasta luego!

18 septembre 2011

Coroico, paradis tropical

A part les moustiques, c'est comme arriver au paradis! L'hôtel Esmeralda est un peu en dehors du village. Il possède un grand jardin en terrasse, plein de fleurs  et d'arbres exotiques, bananiers, caféiers, palmiers, agrumes, bambous...des oiseaux de toutes les couleurs, de toutes les formes, des colibris. De drôles de grosses pintades se posent à la cime des arbres et jacassent comme des perroquets tandis que plus haut, planent les aigles. Il y a aussi des papillons de toutes les couleurs, parfois trois fois plus gros que les nôtres.

Il y a aussi une piscine! Après six semaines au sec, je ne me lasse pas de ce petit carré bleu. A part 4 français qui ont fait du bruit la nuit et qui dieu merci, sont déjà repartis, il y a peu de monde et la piscine est calme. Je ne suis pas du genre à siroter des cocktails au bord de l'eau, mais on peut le faire si on en a envie. La vue est magnifique sur les montagnes à pic et  la vallée d'où on est venus de La Paz. A l'Est, on voit un petit bout de montagne enneigée, l'Illimani peut-être, et le reste ce sont les Yungas, ces contreforts des Andes couvertes de forêts déjà presque tropicales. Tu descends un peu et tu es dans la jungle, tu remontes un peu et tu retrouves l'Altiplano tout sec et tout chauve. Coroico est bâti sur une colline qui domine une petite rivière, un village perché, mais pas comme en Provence, plus large, plus coloré, plus aéré, construit autour de sa place carrée avec ses palmiers et la statue en bois d'un cheval qui broute l'herbe et dont il manque la partie centrale. Pour le moement, on savoure surtout l'hôtel et son calme. La chambre est grande, le lit est large, il y a de la lumière pour lire- depuis six semaines, ça me manque aussi, lire au lit!- Le balcon donne sur la vallée sans fin, on observe les aigles et les perroquets, un merle à la queue jaune qui boit le nectar des fleurs orange de l'arbre juste devant notre fenêtre... La nuit on regarde les étoiles filantes et les petites lumières de la vallée.

 

Le premier matin, je mourais de faim et le petit déjeuner était impérial: symphonie numéro cinq de Beethoven dans la salle à manger. Moi qui rêvais depuis longtemps d'entendre quelque chose de classique! Vraiment, pas de fausses notes, j'ai même dormi normalement ce qui est sans doute dû au fait que nous ne sommes plus qu'à 1750 mètres d'altitude!

Bon, suite au prochain numéro... 

18 septembre 2011

Bonjour! j'aime bien quand les messages se

Bonjour! j'aime bien quand les messages se répondent entre eux! comme je n'ai pas le temps de répondre à tout le monde en particulier,ça me facilite la tâche. J'insiste quand même : quand on arrive par l'Altiplano vers El Alto -4000m- pour redescendre ensuite vers La Paz -3500m-ça, c'est pour Claudine!- tout est jonché de sacs plastiques et je trouve ça navrant. Dans les bus tout le monde jette ses detritus, en particulier sacs plastiques par la fenêtre, et je crois pas que la Pachamama, elle aime ça, le plastique... Je veux bien croire qu'il y a des endroits mystiques sur l'Altiplano, mais on ne les voit pas d'un bus, il faudrait beaucoup plus de temps...

Je veux remonter un peu dans le temps pour noter tout ce qui s'est passé depuis le dix, jour où on est resté à la maison. Jo a dessiné les belles tortues et fait des frottages de leurs carapaces. J'ai eu des tortues quand j'étais petite et je les aimais beaucoup, mais elles n'arrivaient jamais à survivre à l'hiver de la Picardie. Ici elles sont énormes et quand j'essayais de les retenir pour que Jo fasse le frottage, j'avais beaucoup de mal, tellement elles ont de la force dans leur petites pattes. Moi, j'ai écrit et je me suis reposée et le soir on a fait une promenade avec le chien le long du ruisseau qui ressemble malheureusement plus à un égout -senteur comprise- qu'à un ruisseau. On est revenu par la ferme où Syl. va chercher son lait. C'est un peu un village, Bolognia, mais derrière sur les collines le paysage urbain s'agrandit sans cesse.

Le dimanche 11, vers 4 heures F. et D., deux amis artistes de Syl. sont venus nous chercher pour aller visiter l'atelier de D. de l'autre côté de la rivière. En chemin, on a pu voir comment chaque montagne se construit de plus en plus loin, de plus en plus haut. Il y a deux ans, il y a eu un glissement de terrain à un endroit, qui a emporté 5000 maisons plus une école, sans faire de morts heureusement parce que ça s'est passé lentement et qu'on a eu le temps d'évacuer. Mais ils continuent à construire tout autour sur ce sable mouvant, et peut-être bientôt à la même place.

D. fait des gravures, eaux-fortes, sérigraphies. Il s'est inspiré du passé dictatorial de la Bolivie pour dessiner les visages multiples de Los Desaparecidos, les disparus pendant la dictature.Je savais pour l'Argentine, le Chili, mais pour la Bolivie j'ignorais qu'elle portait aussi ce lourd passé. C'était mon époque dure, dit-il. Ensuite, il s'est intéressé au passé plus ancien, et ses gravures sont inspirées de l'histoire et de la mythologie antique de la Bolivie remontant avant la civilisation Tiwanaku qui se trouve elle-même avant celle des Incas. Il y avait aussi une peinture murale avec El Tio de la mine - le diable-, la abuela, la grand-mère, reprise des mythes que j'avais vus illustrés au musée. Il nous a fait cadeau de gravures. A Syl il a donné un gecko orange, à Jo, des oiseaux de passage, et à moi, La Encantadora d'estrellas, l'enchanteuse des étoiles qui me ravit: unr femme à la robe rouge qui danse et jongle avec des dizaines d'étoiles dorées.

C'était le premier jour où il a plu un tout petit peu, en rentrant le ciel était d'un gris de cendre, sauf du côté où le soleil venait de disparaitre et où ça rougeoyait encore un peu, dans les collines, plein de petites lumières orange ressemblaient aussi à des feux qui couvent, très étrange et très joli.

Le lundi nous sommes allés en ville en trufi, avons pris nos billets retour La Paz- Santa Cruz et confirmé nos retours Santa Cruz-Paris. Nous avons visité le musée d'art moderne qui était plutôt décevant. D. et F. les copains de Syl. mériteraient 10 fois plus d'être exposés au musée! Mais la demeure art nouveau avec ses vitraux, son escalier monumental et ses miroirs, parait-il conçue par Jean Eiffel, valait la visite.

On voulait être à la maison pour 13 heures car on  avait rendez-vous pour skyper avec Z. On a pris un Trufi à midi, et très vite, on s'est aperçu que rien n'avançait plus. Le chauffeur a tenté d'esquiver le traffic en prenant une rue à gauche puis à droite, mais tout était complètement coincé, donc comme tout le monde, on est descendus et on a continué à pied. Mais à pied, on ne va pas bien loin, car ça monte, ça monte sans cesse. Au bout d'un moment on a retrouvé la route normale après avoir passé à pied le Bloqueo: trois ou quatre cholitas et associés assis au milieu de la route - pourquoi, on sait pas- Le matin, le trufi avait déjà pris une route alternative à cause d'une énorme manif -pourquoi, on sait pas- nous avons monté un bout de la route en suant à grosses gouttes et en buvant du coca. Finalement par une route venant de la gauche est arivé un autre trufi 246 qu'on a arrêté et on est arrivé à la maison vers 13 heures 30. Ouf!

Le mardi matin, on a pris un taxi pour villa Fatima, qui est un quartier d'où partent différents bus pour les Yungas. Après avoir cherché un moment on en a trouvé un qui partait pour Coroico à 11 heures. Nous étions les seuls touristes dans le bus. ça monte d'abord jusqu'à 4500 mètres, le temps est gris, les montagnes sont chauves, c'est fantastique comme paysage, puis après le col, ça devient de plus en plus vert,on voit des arbres, et les pentes des montagnes sont vertigineuses. On est resté un moment bloqué à un endroit parce qu'apparemment il y avait eu un éboulement et ils étaient en train de déblayer les cailloux. Autrefois, la route pour Coroico s'appelait la route de la mort. Heureusement ils en ont construit une nouvelle, moins dangereuse, mais par moments, on roule sur de petits bouts de piste, parce que ça s'est éboulé ou effondré... l'aventure c'est l'aventure!

Coroico est un petit village coloré et propre, un des rares centres touristiques avec beaucoup d´hôtels et de restaurants, des odeurs qui rapellent le Népal, des enfants qui jouent aux billes dans les rues et des chiens qui dorment au milieu du chemin.

 

10 septembre 2011

La Paz, ville

Après trois visites au centre-ville, quelques commentaires...Pour le trufi, la marche à suivre n´est pas trop compliquée, on est presque au terminus et c´est soit le 246 ou le 344. Le quartier Bolonia est séparé du reste de la ville par une montagne. On monte et on descend sans répit, un énorme pont relie les deux côtés de la montagne, enjambant la petite rivière très sale. Il faut environ 30 minutes pour arriver au centre parce qu´il y a toujours des embouteillages. Le premier jour, Syl est venue avec nous, on est passé devant la place de l´hôtel de ville, puis par la place Murillo où sont les principaux ministères et la résidence où Evo travaille. Puis on a pris la rue Jaen qui a été rénovée et montre de très jolies maisons de l´époque coloniale où sont installés des bars branchés et des boutiques chic. On voulait visiter un musée mais ils n´ont pas voulu me laisser rentrer parce que je n´avais pas ma carte d´identité. Déjà pour le jardin botanique à Cochabamba, il fallait monter sa carte! Finalement, on a pu rentrer au musée ethnographique -extranjeros 10 bolivianos, enfants du pays 5 bolivianos- La salle des masques était très impressionnante, toute obscure avec une petite rangée de lumières au sol et des lampes braquées sur les masques accrochés au mur ou suspendus comme flottant dans l´air. C´était très saisissant. On a retrouvé les masques du Carnaval, les diables et les diablesses, les pirates et les conquistadors, les pumas, les chèvres et les fous. Il y avait aussi la salle des parures en plumes. Belles plumes multicolores des perroquets, grandes plumes d´autruche, montées comme des parasols qu´on porte aussi sur la tête.

Ensuite on a remonté l´allée des gringos où l´on trouve tout ce que l´on  souhaite ramener comme souvenirs, les bonnets en laine, les gants, les sacs, les bijoux, les couvertures en quantité illimitée. Ensuite retour à la rue Murillo en attente d´un trufi avec le bon numéro, c´est un peu comme jouer au loto, il y a tant de trufis et tant de numéros!

Le lendemain, on est repartis tout seuls comme des grands, on a visité le musée d´art moderne qui n´est pas si moderne que ca, en fait, mais qui est situé dans une très jolie villa du 18ème siècle.

Le soir, un ami bolivien de Syl est venu, qui s´intéresse à la sculpture et au bois, on a regardé le film de Jo et ses photos de sculptures.

Jeudi nous sommes allés au marché et il m´a semblé beaucoup plus sympa que celui de Cochabamba. Interminable, il s´étend sur des rues et des rues qui montent où qui descendent, selon le sens. Les Cholitas, dont les jupes ici sont plus longues -à cause du froid!- assises par terre devant leurs montagnes de pommes de terre, tomates, choux-fleur, herbes, fruits, fleurs, etc. spectacle bariolé et plus souriant qu´à la Cancha.

Je ne suis pas encore tout à fait réconciliée avec les grandes hauteurs, un peu étourdie, et j´ai beaucoup de mal á dormir, mais ma mouche sur l´oeil commence un peu à s´estomper...

Au dessus de la poste centrale, un énorme panneau - Grand concours, racontez-nous la pire TRAMITE que vous ayez eu à subir... organisé par le ministère de ... pour la transparence. J´ai demandé à Syl ce que signifiait tramite, un mot typiquement bolivien, correspondant à tracasseries administratives. Elle dit qu'il s'agit d'un traumatisme typiquement bolivien, qu'il existe même le métier de tramitador, celui qui s'occupe des ennuis des autres parce qu'il connait bien toutes les ficelles, les dèmarches et contre-démarches à suivre. Ça existe dans tous les pays, les absurdités administratives - dans le Canard enchaîné, il y a une rubrique qui rapporte les malheurs des gens avec les autorités - mais sans doute y a-t-il ici belle matière à concours...

L'âme de ce pays me reste singulièrement fermée. La seule intuition que je peux en avoir arrive dans les musées, par exemple en contemplant cette allée de masques suspendus dans la nuit ou en voyant les gens danser sur les places ou pour la fête d'Urkupiña. La musique serait sans doute aussi une porte d'entrée. Ou bien cette expo au musée d'art moderne LOS CAMINOS DEL TIO, les chemins de l'oncle, l'oncle étant le diable, qui mélange l'histoire du Tio et des mines. Le diable, c'est bien connu, habite sous terre, mais il n'est pas entièrement négatif, car il est l'intercesseur auprès de la Pachamama, la déesse-terre -mère. Il sort donc pour le Carnaval, mais dans les mines, là où on va chercher les richesses du sous-sol se trouvent aussi de petis autels qui lui sont dédiés. Dans l'expo, il y avait des photos des mines de Potosi, des diables du Carnaval et une installation dans le noir avec le diable tronant sur un tas de charbon ardent, des bottes de mineurs, des pelles, des pioches et des casques. Je trouve ça intéressant, quand on creuse trop profond la terre, on s'approche du diable, par exemple quand on cherche l'uranium, le gaz de schiste, l'argent, l'or ou le charbon.

Mardi prochain nous voulons aller à Coroico, qui se trouve dans les Yungas, le territoire qui redescend vers la plaine amazonienne, j'ai tellement envie de voir du vert et de la campagne! Je ne sais pas s'il y aura des cafés internet là-bas, il y aura donc sans doute une petite pause, je vais prendre des vacances!

A bientôt, donc!

8 septembre 2011

Arriv'ee [a La Paz

Bonjour!

Dans un environnement complètement nouveau...dans une forme  mitigée. Dur de   s´habituer aux 3500m de la Paz sud...

Dimanche, dernier jour a Cochabamba, c'était le jour du pieton. On est sortis un peu pour voir comment'etait, la ville sans voiture: ca change tout, plus de bruit, plus de stress que des pietons, des velos, des tricycles, des planches a roulette. Les petites filles ont toutes des velos roses genre Barbie. Tout le monde mange des glaces et a l'air detendu. Chez Donal on a mange du lemon-pie et du cheese-cake, ensuite on est repasse par la plaza Colon ou il y avait de nouveau un petit marche artisanal ou j'ai achete quelques babioles. Pablo voulait nous rencontrer au centre a 3 heures, mais il a largement depasse la ora boliviana en arrivant vers 6 heures! Au centre, ils avaient prepare des tomates et des poivrons farcis dans des fours solaires. Il s'agit d'une espece de caisse dont l'interieur est recouvert d'alu et dont le couvercle est vitre. On les expose au soleil, ca emmagasine la chaleur et apres on met les denrees a cuire dedans. J'ai l'impression que ce n'est quand meme super-efficace y faire rotir un poulet, mais pourles tomates c'etait bon. Tout le monde s'est installe dans le jardin autour d'une grande table, il y avait du guacamole, des chips, de la baguette, les tomates et les poivrons, un tres bon repas arrose de biere, de pina colada prepare a l'interieur d'un ananas, un genre de boisson qui ressemble a du vin nouveau  à base de raisin fermenté. C´était notre dernière soirée. Ca avait mis le bijou que je lui ai offert. On était toutes tristes de se quitter. Pablo m´a dit que j´étais une  une beautiful person, mi tia de Francia. Avec Jed on a aussi échangé nos adresses, c´est un Coréen adopté bébé en Amérique et aussi une personne très spéciale.

Le soir on a terminé nos bagages, le lundi matin taxi appelé par mes soins, arrivés à la gare centrale des bus, deux tickets pour La Paz, 40 Boli. par personne,  avec ca tu vas tout juste de Fribourg à Kirchzarten, 15 kms environ. On met un temps fou pour sortir de la vallée de Cochabamba, une seule agglomération jusqu´à Quillacollo et Vinto. Enfin on arrive dans de belles montagnes rouges, sans beaucoup de végétation et ca commence à monter, monter, monter, paysages lunaires, un grand canyon l´un après l´autre et tout en haut j´ai enfin vu des lamas qui se promenaient! il y a aussi des ânes, des troupeaux de moutons et des vaches. A mi-chemin, le bus fait halte, on peut enfin faire pipi à un boliviano par personne, c´est une bonne affaire. Un lieu qui ressemble un peu à Bagdad Café, restaurant in the middle of nowhere. Et tout en haut, l´altiplano, franchement c´était pas très beau. Tout plat, tout sec, à peine un village ou une habitation isolée et le tout tellement jonché de sacs plastique qu´on dirait une énorme poubelle.

Dans le bus montent des Cholitas qui vendent des trucs à manger, mais aussi des VRP qui cherchent à placer leurs produits. Une dame a fait un long speech sur la nécessité de se laver les dents, pour vendre une sorte d´huile de menthe et un monsieur qui voulait vendre de la racine de gingembre nous a décrit les méfaits de la mauvaise alimentation bolivienne, trop de graisses, trop de sucre, trop d´alcool et pour déboucher les artères, il suffit de prendre régulièrement son remède miracle. Pour se passer le temps, il y avait aussi un film poursuite débile avec Liam Neeson. Enfin on est arrivés vers El Alto qui est sur les hauteurs de la Paz et où se trouve l´aéroport -4000m- Ensuite descente vertigineuse vers La Paz. C´est assez incroyable le spectacle de cette ville énorme ecaissée dans sa vallée avec des maisons partout et de grands crêts de montagnes découpées en arêtes vives tout autour. Sur un côté, on voit l´Illimani -6000m- tout couvert de neige. Avant de descendre du bus, on a vu Syl. qui nous attendait. Comme elle habite dans le sud on a traversé la ville en taxi en descendant vers son quartier qui n´e qu´à 3500m! Son mari T. qui est japonais, nous a fait du thé  et préparé un repas délicieux et nous avons revu E.  sept ans plus tard, qui est devenue aussi grande que sa maman.

J´étais un peu sonnée, mal à la tête et fatiguée et on s´est couchés de bonne huere. Notre chambre est arrangée à la japonaise, tapis, table basse et coussins, lit au ras du sol. Au mur se trouve toute une collection de mandolines- guitares de toutes formes et de toutes couleurs. Dans léntrée, de gros tambours et des flutes de pan. T. est un spécialiste de la musiqueandine. La chambre est claire et agréable et on est très contents de ne plus avoir à partager la cuisine et surtout la salle de bain avec les babies très bordéliques de Sustainaible Bolivia!

La maison se compose de deux parties. Il y a une cour très jolie avec une table et des chaises en fer. Trois chats, deux chiens et plein de tortues qui se baladent dans le jardin. Hier, on a fait une petite promenade sur une colline avoisinante avec le chien. Comme tout le monde a un chien ou plusieurs dans le quartier - à cause des voleurs potentiels-  ça fait un foin du diable car tout les chiens se mettent à aboyer ensemble quand on passe dans la rue. du haut de la colline, on a une très belle vue sur cette partie sud de la ville et partout, à couper le souffle -littéralement- des montagnes, des montagnes, des montagnes....

La prochaine fois ce sera la première visite de La Paz.

That´s all, folks!

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