Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vamos a Bolivia! Le Blog
13 octobre 2011

Copacabana, le lac Titicaca

Le jeudi 22, nos avons pris un minivan, près du Cementerio,(le cimetière) pour Copacabana, dont le chauffeur était un vrai kamikaze. Pourtant, la route était moins dangereuse que pour aller à Coroico (la fameuse route de la mort). Il faut d'abord remonter jusqu'à El Alto la ville au million d'habitants qui semble ne jamais vouloir arrêter de grandir, on y traverse un marché gigantesque et le chauffeur tente de récupérer encore quelques passagers, car à cette époque il n'y a plus beaucoup de touristes pour Copacabana. Sur la droite, on voit la Cordilière Real, aux sommets enneigés, mais on ne s'en approche pas, puis très vite on arrive au bord de la partie sud du lac dont les rives ont l'air très fertiles et très cultivées. Cochons, poulets, vaches maigres, moutons, parsemés autours des petites fermes souvent construites de briques ou d'adobe. A un moment, il faut traverser le lac. On descend du bus pour prendre un petit bateau à moteur, tandis que les bus sont embarqués sur des sortes de barges qui les transportent de l'autre côté. Les barges ont l'air bien bringuebalantes, peut-être est-ce la raison pour laquelle on sépare contenu et contenant, il y a peut-être déjà eu un accident? Je n'aurais pas trop envie de nager dans le Titicaca, tout éblouissant qu'il soit... Arrivés de l'autre côté, on cherche son bus et on regagne sa place. Après la traversée, le pays se couvre de collines, on aperçoit le lac, tantôt à droite, tantôt à gauche et on arrive en surplombant Copacabana et sa jolie baie ensoleillée. Sur la place principale, une immense cathédrale et sa cour d'entrée. C'est là qu'on vient faire bénir son camion ou sa voiture et qu'on repart ensuite complètement saoul, puisqu'il n'y a plus de danger...

On cherche le nom de quelques hôtels qu'on a repérés sur le guide. La rue descend vers le lac, bordée de boutiques d'artisanat, de fabricants hippies de bijoux, de restaurants, de bars et d'hôtels. C'est l'endroit le plus touristique que j'aie vu jusqu'à présent. On trouve un hôtel pas cher où on dépose nos bagages, avec vue sur la mer, deux lits, une télé, un bano (toilettes) qui pue et une douche froide (mais ça, on ne le sait pas encore!). Avec la clé, on te remet, un mini-savon, une télécommande et un rouleau de papier hygiénique. Visiblement, c'est le kit de survie en Bolivie et la télécommande ne doit surtout pas manquer!

On va se promener sur la plage. Ce Copacabana là existait avant son homologue brésilien qui a été nommé ainsi en honneur de ce petit village. On voit de petits bateaux de pêche, d'autres qui ressemblent à des drakkars, et des sortes d'habitation permanentes amarrées sur l'eau. Le lac s'étend à perte d'horizon, il fait des vagues, on pourrait se croire à la mer, et de l'autre côté, c'est le Pérou! On aperçoit aussi une rive de l'Isla del Sol, l'ile du soleil et d'autres iles encore plus loin, comme des mirages, semblant flotter au dessus de l'eau bleue.

On a marché beaucoup, au début c'est très sale, plus on s'éloigne du village, moins c'est sale. On a rencontré des vaches qui mangeaient des algues, une petite bergère et son frère qui gardait ses moutons et jouait avec les agneaux, les prenant sur ses genoux pour leur chatouiller le ventre, un pêcheur qu'on a aidé à remonter sa barque. Quelques hippies se promènent et d'autres campent au bord du lac. (Avec les températures nocturnes, ça ne doit pas être de la tarte!). Puis on s'est arrêté un peu au bord et on a regardé l'eau bleue, de l'autre côté des paysannes bêchaient un champ en se donnant beaucoup de mal. On se disait: on est au bord du lac Titicaca! C'est incroyable, on a entendu ce nom tant de fois et maintenant on est là! Il n'y a pas d'autres endroits  je crois où j'avais  autant l'impression de me trouver dans un lieu mythique.

En revenant, on s'est arrêtés dans une de ces petites barraques en tôles qui garnissent le bord de la plage et qui vendent toutes de la Trucha (truite du lac) à toutes les sauces, avec des frites et du riz. Délicieuses! Je n'avais pas mangé de poisson depuis le restaurant avec Pablo à Cochabamba.Coucher de soleil sur le lac, avec toutes les jolies couleurs que ça suppose, et peu après sept heures, la nuit tombe et on rentre à l'hôtel. Il y avait des éclairs qui rendaient le ciel tout rose au dessus du lac, puis quelques coups de tonnerre et une pluie qui a duré une bonne partie de la nuit.

Le lendemain matin, je ne me sentais pas trop bien. C'est toujours le matin que l'altitude me joue des tours. On a d'abord visité l'immense cathédrale et derrière elle, une sorte de long tunnel obscur où les gens viennent offrir des cierges à la vierge et la prier d'exaucer leurs souhaits. Une ambiance très particulière, il fait noir, à part la lumière des bougies, des gens de tous âges entrent et sortent, portant parfois une poupée représentant la vierge; ils allument des bougies et avec la cire qui coule, ils forment des objets ou des mots qu'ils collent sur les murs et qui représentent leurs souhaits. D. l'ami artiste de Syl. nous avait parlé de ce lieu dont il s'est inspiré pour une de ses œuvres. C'est une coutume répandue en Bolivie d'amener à la vierge un objet miniature représentant ce que l'on souhaite obtenir. T. en a fait l'expérience avec une moto, il a vraiment obtenu sa moto, de la même couleur que le jouet qu'il avait amené! En tout cas, c'est un endroit tout à fait spécial ayant une émanation spirituelle très forte.

Ensuite, on voulait monter vers la Horca del Inca (la porte de l'Inca), située sur une petite montagne qui culmine à 4000 mètres à environ un kilomètre de la ville. J'ai mis plus d'une heure pour faire ce kilomètre, parce que l'altitude me coupait littéralement le souffle. On est récompensé à chaque pas par une nouvelle vue magnifique sur le lac et les îles et on arrive dans un chaos de rocs et de pierres se dressant en tous sens et formant un paysage bizarre et irréel. La porte de l'Inca, deux grands rochers dressés sur lesquels on a posé une pierre horizontale, un grand dolmen, est supposé être un point d'observation météorologique où le soleil passe aux jours de solstice, permettant de déterminer la date où l'on peut commencer à planter les cultures. Impression ici aussi d'un lieu spécial, spirituel, d'un endroit qui a une influence sur ses visiteurs pour peu qu'ils se taisent et écoutent un peu. Je ne veux pas dire un lieu sacré, mais il y a des lieux, un peu partout sur la terre dans lesquels je sens que la communication avec l'univers entier est ouverte (Mystique athée!), et ce lieu appartient à cette catégorie, comme, d'une certaine manière, la caverne aux bougies. Ce n'est certainement pas par hasard que l'église a choisi cet emplacement. Les Incas l'avaient déjà choisi avant parce qu'il en émane quelque chose de très fort.

Vers midi, le temps s'est gâté, le soleil a disparu, et il faisait bien frisquet. En se promenant dans le village, on a découvert les hôtels Cupula et Las Olas qui appartiennent tous deux au même propriétaire qui vient de Bochum. il a construit lui-même des bâtiments individuels, une cabane ronde avec un toit de paille, une autre toute jaune en forme d'ogive et il est en train d'en construire une avec deux tourelles rondes, un toit en béton qui rapelle un peu un morceau du palais du facteur Cheval. Le toit se trouve dans un jardin en terrasse, plein de fleurs, de hamacs et d'oiseaux. Il faut réserver à l'avance paraît-il si l'on veut avoir accès à ce petit paradis. M.,le propriétaire était occupé à  terminer le toit des tourelles en béton. Il est venu à notre rencontre et nous avons exprimé notre admiration pour sa création. Nous avons bavardé un bon moment, il a été charpentier et sculpteur avant de devenir propriétaire d'hôtel et créateur de petites maisons individuelles. Plus tard, Syl. nous a dit qu'elle le connaissait, car il était arrivé en Bolivie à peu près en même temps qu'elle, tout comme elle connaissait aussi le propriétaire allemand d'Esméralda. La Bolivie est un petit pays et les étrangers y font vite connaissance.

Le soir nous avons remangé une truite dans un autre restaurant, toujours avec vue sur un coucher de soleil un peu brouillé par les nuages sur la mer. En rentrant à l'hôtel, j'ai brisé la clé dans la serrure, elle s'est cassée en deux sans que j'aie forcé. Heureusement, le propriétaire a réussi à retirer le morceau manquant à l'aide d'une aiguille, mais il n'avait pas l'air content. Il a plu fort toute la nuit et le matin aussi, si bien qu'on n'a pas eu trop de regrets à quitter cet endroit pourtant magnifique. Le paysage était différent au retour, à cause des nuages, de la brume, de la pluie et même de la neige. Par moments, cela faisait penser à l'Irlande ou l'Ecosse, entre brumes et lumières incroyablement intenses. J'ai essayé de photographier un lama, mais le bus était trop rapide. On n'aura pas de photos de lama!

A El Alto, il pleuvait à seaux, on ne voyait plus que la boue, les flaques, les gens enroulés dans des feuilles de plastique bleu, de même que toutes les petites boutiques des Cholitas. Puis en descendant vers La Paz, plus de pluie, tout était sec et même ensoleillé. En refaisant cette arrivée par le haut plateau, je me suis dit que La Paz, c'était un peu comme si on avait construit une ville dans le grand canyon, depuis les rives du Colorado et en débordant au dessus des bords du canyon. C'est vraiment un spectacle incroyable.

Apparemment je fais mon "soroche", le mal des montagnes à l'envers car c'est en rentrant de Copacabana que j'ai commencé à me sentir vraiment mal, nausées, maux de têtes, envie de rien, etc., ce qui ne facilitait pas les préparatifs de départ...

Il me reste encore à parler de ce départ, de l'avion que nous avons failli rater, et de Santa Cruz. Ce sera pour une prochaine fois!

Publicité
Publicité
Commentaires
Vamos a Bolivia! Le Blog
Publicité
Publicité